Cartooning for Peace / Alerte Turquie – Zehra Ömeroğlu

Alerte Turquie – Zehra Ömeroğlu

Alerte en cours

2 octobre 2024

Un énième report de séance et la demande d’une expertise artistique

 

Zehra Ömeroğlu est en procès depuis maintenant 4 ans pour un dessin réalisé lors de la pandémie du Covid-19.

Son audience la plus récente a eu lieu le 26 septembre 2024 au tribunal de première instance d’Istanbul, en présence des équipes RSF Turquie.

 

Lors de l’audience, le juge a requis la production d’un nouveau rapport concernant son dessin. Ce second rapport, venant compléter la production d’un premier en mars 2024 sur le « caractère obscène » du dessin, sera publié par un panel indépendant d’experts en littérature et dans les beaux-arts. Il vise à déterminer la portée artistique et littéraire du dessin de Zehra Ömeroğlu.

 

Sa prochaine audience est prévue au 6 février 2025.

Pour rappel, Zehra Ömeroğlu risque une peine allant de 6 mois à 3 ans de prison pour la réalisation de son dessin.

 

Cartooning for Peace réitère son soutien envers Zehra Ömeroğlu et condamne l’acharnement judiciaire dont elle est victime.

 


 

17 Avril 2024

Le procès de Zehra Ömeroğlu a connu un énième report lors de l’audience du 16 avril 2024, marquée par l’absence du juge chargé de juger l’affaire.
Après des années d’attente, la dessinatrice est maintenue dans l’appréhension d’une condamnation pénale pour un dessin.
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La prochaine audience a été fixée au 26 septembre 2024
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Les multiples reports de ce procès constituent vraisemblablement une violation du droit à être jugé dans un délai raisonnable, garanti par l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’Homme.
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Cartooning for Peace exprime toute sa solidarité avec Zehra Ömeroğlu et continuera de se tenir à ses côtés.

 

Communiqué de presse, le 11 avril 2024 – À quelques jours de son procès pénal pour obscénité prévu le 16 avril prochain à Istanbul, Cartooning for Peace, Cartoonists’ Rights, Freedom Cartoonists Foundation et Freemuse réitèrent leur soutien à la dessinatrice Zehra Ömeroğlu sur qui la perspective d’une criminalisation pèse comme une véritable chape de plomb.

Zehra Ömeroğlu encourt une peine allant de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement, ainsi que le paiement d’une amende, pour un dessin sur les symptômes du Covid-19 paru le 25 novembre 2020 dans le magazine humoristique turc Leman.

Si la Turquie est tenue de protéger la liberté d’expression, garantie par l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et par sa propre Constitution, qui garantit aussi la liberté de la presse et la libre diffusion de l’art, le pays est classé 165ème sur 180 au Baromètre mondial de la liberté de la presse 2023 de Reporters sans frontières.

Résolues à défendre Zehra Ömeroğlu, nos organisations expriment toute leur solidarité avec elle face à un procès dont l’issue sera un véritable marqueur de l’ampleur des atteintes à la liberté d’expression, et de l’espace alloué à la liberté d’expression et à la production artistique féminines et féministes en Turquie.

 

Lire le Communiqué de Presse complet

 


15 mars 2024

La Commission des publications obscènes (« Muzır Neşriyat Kurulu ») conclut à l’obscénité du dessin de Zehra Ömeroğlu.

 

Dans un rapport rendu le 8 mars 2024, la Commission des publications obscènes conclut au caractère obscène du dessin de la dessinatrice Zehra Ömeroğlu, publié dans le journal LeMan en novembre 2020.

Son procès a été ajourné à quatre reprises depuis le début des poursuites par le Parquet turc, car la Commission n’avait jusqu’à présent pas remis ce rapport, censé déterminer le caractère obscène ou non du dessin. La date de sa prochaine audience, le 16 avril 2024, devrait donc être celle de son procès et la probabilité de sa condamnation est réaffirmée par la délivrance de ce rapport.

Pour rappel, la dessinatrice encourt une peine allant de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement, ainsi que le paiement d’une amende, pour un dessin humoristique.

 

Cartooning for Peace juge cette décision très préoccupante et continuera à suivre de très près l’évolution de la situation.

 

Pour plus d’informations, consultez le communiqué de Cartoonists Rights (en anglais) sur la situation : « Turquie : des censeurs juge un dessin d’une obscénité criminelle ».

 

https://twitter.com/CartooningPeace/status/1768647056854298672

 


Le procès de la dessinatrice Zehra Ömeroğlu, poursuivie au pénal pour “obscénité” pour la publication du dessin ci-dessous, paru le 25 novembre 2020 dans le magazine humoristique Leman, vient d’être ajourné pour la quatrième fois depuis le lancement des poursuites par le Parquet turc. Son avocat dénonce une violation manifeste de son droit à un procès équitable, garanti par l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’Homme.

En attendant la prochaine audience prévue le 16 avril 2024, Cartooning for Peace et Cartoonists Rights, qui avaient alerté (voir ci-dessous) sur sa situation en novembre 2022, dénoncent l’acharnement subi par la dessinatrice, avec cette procédure qui la maintient dans un cycle de souffrance psychologique et d’incertitude.

De report en report, cette procédure judiciaire inutilement longue menace de museler une dessinatrice courageuse en sa qualité de femme et pour sa témérité à faire rire. Les suites qui y seront données feront l’objet de notre plus grande vigilance.

 

Lire le Communiqué de Presse complet

 


 

9 novembre 2022

Une dessinatrice turque accusée d’obscénité risque jusqu’à trois ans de prison

Le 5 octobre 2022, la dessinatrice de presse et illustratrice de bande dessinée, Zehra Ömeroğlu, comparaissait devant le 2ème tribunal de première instance d’Istanbul suite à l’ouverture d’une accusation ex-officio pour obscénité préparée par le bureau du Procureur général d’Istanbul. Elle encourt de six mois à trois ans de prison et une amende.

La procédure fait suite à la publication d’un dessin sur les symptômes du Covid-19 dans le magazine de Bd humoristique LeMan qu’elle qualifie d’humoristique, le 25 novembre 2020. Dans un entretien,  Zehra Ömeroğlu déclarait : « Je suis humoriste et le but de mon travail est de regarder les problèmes du quotidien sous un angle différent, avec plus de légèreté afin d’en rire ensemble. Mais même un dessin aussi anodin peut être soumis à un sévère jugement. Les lecteurs ne pensaient pas que mon dessin puisse être puni. »

 

« Sexe et pandémie… » « Ouf pas de perte du goût et de l’odorat »

 

Lors de sa comparution, son avocat déclarait que le dessin, réalisé au début de la pandémie, décrivait une scène de vie visant à faire rire les gens pendant la période du confinement. Il a également ajouté que « selon les décisions de la Cour constitutionnelle, la présence d’un élément érotique n’est pas un crime ». Le procureur général a tout de même demandé à la Commission des publications obscènes (« Muzır Neşriyat Kurulu »), lié au Ministère de la famille et des services de la protection des mineurs, de produire un rapport déterminant le caractère obscène ou non du dessin. Cette procédure a déjà été utilisée de nombreuses fois par le passé, dernièrement contre une autre illustratrice de bd, dont la publication avait été jugée obscène. Le verdict de Zehra Ömeroğlu sera rendu à la prochaine audience le 9 février 2023.

A huit mois des élections présidentielles et alors qu’une nouvelle loi sur la désinformation a été adoptée le 13 octobre dernier à l’assemblée Nationale Turque par les députés de la majorité présidentielle, la procédure juridique intenté contre Zehra Ömeroğlu, est à ses yeux, révélatrice du climat politique ambiant. Cette nouvelle loi criminalise la diffusion d’informations dites « trompeuses ». Pour l’opposition ce texte est un énième coup asséné contre la liberté d’expression et les professionnels des médias, qui souffrent de nombreuses restrictions et sanctions dans le pays depuis de nombreuses années, comme le rappelle l’affaire du Cumhuriyet et le cas de Musa Kart. Au classement mondial 2022 de la liberté de la presse publié par Reporters Sans Frontières la Turquie pointe à la 149ème place sur 180.

Cartooning for Peace déplore l’érosion de la liberté d’expression dans le pays et reste attentive aux atteintes portées contre les dessinateurs et professionnels des médias, en commençant par Zehra Ömeroğlu, en espérant que le rapport de la Commission des publications obscènes rejettera l’accusation.

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