Le projet « Dessins pour la Birmanie » / « Cartooning for Myanmar » mis en œuvre par Info Birmanie et Visual Rebellion et soutenu par la Ville de Paris, réunit 7 dessinateurs birmans en exil désireux de témoigner de ce qui se passe dans leur pays et de s’initier au dessin de presse, en leur proposant de s’impliquer dans un projet de création d’exposition retraçant la situation au Myanmar depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021 à travers des dessins de presse.
Cartooning for Peace a été sollicité pour explorer les possibilités de mise en lien de dessinateurs de presse de son réseau avec ces dessinateurs birmans, isolés et désireux d’échanges avec le monde extérieur, afin de les accompagner dans une démarche de renforcement de leurs capacités.
Avec le soutien de Reporters sans frontières (RSF), Cartooning for Peace participe à ce projet en proposant des sessions de renforcement des capacités (dessin/approche journalistique) à 7 dessinateurs birmans en exil. Animées par le dessinateur philippin Zach et la dessinatrice taïwanaise Stellina, les sessions proposées se déroulent en ligne sur une période de 6 mois. Elles abordent des thèmes tels que les outils du dessinateur de presse, le dessinateur de presse en tant que journaliste, artiste et humoriste, la relation partenariale avec un média, le cadre de la liberté d’expression et les mécanismes de soutien et de protection existants… Ces sessions, visent à rompre l’isolement, à appuyer la créativité et à favoriser le témoignage des dessinateurs via le dessin de presse. Zach et Stellina suivront la progression des dessins réalisés par les dessinateurs birmans tout au long du projet (voir ci-dessous).
Enfin, des dessinateurs du réseau de Cartooning for Peace, parmi lesquels Paresh (Inde), Wilcox (Australie), Kak (France), président de l’association, Tjeerd Royaards (Pays-Bas) et Emanuele Del Rosso (Italie), témoignent de leur parcours et de leur expérience.
La Birmanie, pays qui a connu des décennies de dictature depuis son indépendance en 1948, a une longue tradition du dessin de presse. Au lendemain du coup d’État militaire du 1er février 2021, la peinture et le dessin sont devenus des modes d’expression puissants contre la junte, pour témoigner d’une répression qu’il n’était plus possible de montrer en images, les médias et les personnes photographiées s’exposant à une trop forte répression. Le dessin de presse ne permet-il pas de « crier au monde avec un dessin », comme l’exprime une jeune dessinatrice birmane ? Mais comment dessiner lorsqu’on vit sous le joug de la junte ou que l’on a pris la route de l’exil face à la brutalité d’un régime qui tue, détruit et isole ?
Tout au long des sessions programmées, Cartooning for Peace entend appuyer la créativité des dessinateurs birmans et favoriser leur démarche de témoignage à travers le dessin de presse par rapport à ce qu’ils souhaitent exprimer. L’objectif est de permettre à ces jeunes dessinateurs de témoigner, d’informer de ce qui se passe au Myanmar et d’interpeller la communauté internationale par le dessin de presse, en contournant la censure et les interdictions.
Dessin : T.H.A (Birmanie)