9 novembre 2020
Cartooning for Peace condamne fermement les cas récents de menace pour la diffusion de dessins de presse à des fins d’éducation ou de sensibilisation.
Alors que l’assassinat odieux de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine est encore dans tous les esprits, des enseignants et des enseignantes des Pays-Bas et du Canada et une avocate en Inde ont fait l’objet de menaces pour avoir montré des dessins de presse.
Tout d’abord, indignation aux Pays-Bas, où un enseignant du collège Emmaüs (Emmauscollege) de Rotterdam qui rendait hommage à Samuel Paty a fait l’objet de menaces après que des élèves se sont dites offensées par un dessin du dessinateur Joep Bertrams (présent dans la classe depuis 2015) qu’elles considéraient « blasphématoire ». Une photo du dessin publiée en ligne a conduit à l’énoncé de menaces qui ont alerté le ministère public et les forces de l’ordre. Une enquête a été ouverte pour identifier les auteurs des menaces et l’enseignant a été contraint à se cacher. Deux jours plus tard, ce sont deux caméramans qui étaient agressés par un jeune de l’école alors qu’ils étaient en train de tourner un reportage sur le cas de l’enseignant.
Comme le rappelle justement le dessinateur dans une interview au journal Troud, le dessin réalisé en 2015 en hommage aux personnes décédées dans l’attentat de la rédaction de Charlie Hebdo, ne représente en aucun cas le prophète.
Toujours aux Pays-Bas, à Den Bosch, un enseignant faisait l’objet de menaces en ligne pour avoir montré des caricatures du prophète en classe. Photographié par des élèves avec le dessin, il a ensuite été menacé en ligne, contraignant l’école à contacter la police.
Plusieurs jours plus tôt, au Canada, une enseignante de la région de Montréal était prise pour cible sur Twitter par un homme qui la nomma et donna le nom de son école après qu’elle a annoncé à ses élèves qu’elle allait montrer des caricatures du Prophète pour débattre de la question de la liberté d’expression dans le cadre de son cours Éthique et culture religieuse. L’affaire est entre les mains de la police.
Hors du cadre scolaire, une avocate indienne, Deepika Singh Rajawat, a également fait l’objet de menaces pour la diffusion d’un dessin sur Twitter. Visant à dénoncer le viol de femmes dans le pays, elle a été jugée blasphématoire par des internautes de confession hindoue et a enflammé la toile, avant qu’une manifestation hostile ne prenne place devant la maison de l’avocate.
Ces événements s’ajoutent à l’inquiétante longue liste de cas de menaces en ligne dont l’association a été témoin ces dernières années.
Cartooning for Peace tient à nouveau à rendre hommage à ces hommes et ces femmes qui, comme Samuel Paty, payent par une violence aveugle, leur volonté de sensibiliser, de débattre et d’enseigner. L’association réaffirme son engagement permanent pour l’éducation de la liberté d’expression et la promotion du débat citoyen auprès des jeunes générations.