COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Paris, le 28 octobre 2024
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Cette année, la commémoration de la Journée internationale pour mettre fin à l’impunité des crimes commis contre les journalistes « vise à promouvoir une discussion plus large sur la sécurité des journalistes travaillant en période de crise et en situations d’urgence »*. Face à une nette tendance à la hausse des crimes recensés dans ces contextes, un événement dédié se tient sur ce thème du 6 au 7 novembre au siège de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, en Ethiopie, coorganisé par l’UNESCO.
À cette occasion, Cartooning for Peace se doit d’évoquer le sort du dessinateur libanais Hassan Bleibel, qui a récemment perdu son logement dans un bombardement de l’armée israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth et celui de la dessinatrice gazaouie Mahasen al-Khatib, morte le 18 octobre dans le bombardement du camp de déplacés de Jabalya. Pour ne citer qu’eux. La dessinatrice gazaouie déplacée Safaa Odah en est réduite à survivre dans des conditions inhumaines à Gaza et à dessiner sur sa tente à défaut de papier.
L’impunité est le fil commun des alertes que Cartooning for Peace a publiées ces derniers mois, notamment dans le cadre de procédures judiciaires où prévaut l’arbitraire et qui se font l’instrument de la répression menée par des régimes honnissant la liberté d’expression. Ainsi du dessinateur saoudien Al Hazza, qui vient d’être condamné à une nouvelle peine de 23 ans de prison, après avoir effectué une première peine de 6 ans de détention et subi disparition forcée et mauvais traitements. Ainsi du dessinateur égyptien Ashraf Omar, également victime de disparition forcée et de sévices, détenu depuis près de 100 jours sans possibilité aucune, là encore, de défendre ses droits. Ainsi de la dessinatrice iranienne Atena Farghadani, condamnée à 6 ans de prison après avoir été tabassée lors de son interpellation, victime d’une tentative d’empoisonnement et de mauvais traitements lors d’une précédente détention. La sécurité physique de chacun de ces dessinateurs en détention est menacée.
Nous devons, chacun à notre niveau, témoigner de ces vies brisées par l’arbitraire et faire en sorte que leur sort ne soit pas passé sous silence. Nous devons dénoncer sans relâche l’impunité de ces crimes, qui tirent de cette même impunité le ressort de leur répétition.
Mettre fin à l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes est également « une nécessité fondamentale pour garantir le plein exercice du droit à la liberté d’expression ainsi que la possibilité pour tous et toutes de participer à un échange d’idées ouvert, libre et dynamique. »*
Dessin : Boligán (Mexique)