Mai 2016
Étudiante aux Beaux-Arts de Téhéran, Atena Farghadani est une artiste iranienne et activiste pour les droits des femmes et des enfants. Elle participe notamment à diverses expositions collectives engagées, dont l’exposition Parandegan-e Khak (Oiseaux de la Terre) qui évoque les personnes tuées pendant les protestations de 2009 en Iran.
Atena est arrêtée le 23 août 2014 à Téhéran. Cette première arrestation est due à ses rencontres avec les familles de prisonniers d’opinion, ainsi qu’à un dessin publié sur son compte Facebook. Cette caricature montre des députés Iraniens représentés sous les traits d’animaux. Le dessin fait référence à un projet de loi de pénalisation de la stérilisation volontaire, étudié par le Parlement au moment de la réalisation du dit dessin. Ce projet de loi aurait pour effet de limiter l’accès à la contraception, dans un pays où celle-ci reste encore difficile d’accès pour certaines familles.
Après 2 mois d’emprisonnement à Evin, Atena Farghadani est finalement libérée le 6 novembre 2014 après le paiement d’une caution très élevée. Fin décembre 2014, la jeune femme dénonce les conditions de sa détention dans une vidéo publiée sur Youtube. Elle est alors de nouveau arrêtée le 10 janvier 2015 et transférée à la prison de Gharchak. Elle est condamnée à une peine de 12 ans et 9 mois de prison en juin 2015.
Le 9 février 2015, Atena commence une grève de la faim pour protester contre sa détention et les mauvais traitements subis. Elle est conduite à l’hôpital le 26 février suite à « une attaque cardiaque et une brève perte de connaissance ».
Cartoonist Rights Network International (CRNI) lui décerne le « Prix du Courage d’un dessinateur de presse » en septembre 2015. Il est reçu en son nom par la dessinatrice Ann Telnaes.
Le 3 mai 2016, Atena est libérée mais toujours menacée d’incarcération. Comme Amnesty International le précise dans son communiqué : « (…) un tribunal d’appel de Téhéran a contre toute attente ramené sa condamnation initiale – à 12 ans et 9 mois de prison – à une peine de 18 mois, qu’elle avait déjà presque entièrement purgée. Le tribunal a cependant commué une peine de trois ans d’emprisonnement, prononcée pour « outrage au guide suprême de la République islamique d’Iran », en une peine avec sursis assortie de quatre ans de mise à l’épreuve.»
(Sources : Amnesty International, Cartoonist Rights Network International, Journalism is not a crime)