La révolution numérique n’a pas freiné la liberté d’expression. Bien au contraire, elle a permis son épanouissement parfois jusqu’à l’extrême en démocratisant l’accès aux technologies de l’information et de la communication.
L’émergence de ces nouveaux outils et leur utilisation sans barrières, a provoqué l’explosion de prises de paroles par des personnes et groupes sociaux jusque-là exclus des canaux de communication traditionnels.
L’expression publique n’est plus le monopole d’un nombre limité de médias et de professionnels. Tout individu peut, dans nos sociétés démocratiques, facilement, créer et diffuser du contenu et ainsi contribuer à alimenter des sources diversifiées d’information de «pair à pair».
En parallèle, la multiplication et la décentralisation de ces canaux de communication en ligne remettent régulièrement en cause le principe même de la liberté d’expression, par des campagnes bruyantes, voire violentes, qui visent à interdire ou sanctionner l’expression de toute opinion contraire aux convictions de chacun.
Désinformation, harcèlement, diffusion de contenus illégaux parce que considérés comme dangereux ou contraires à l’ordre social, ne sont pas des comportements nouveaux mais les réseaux sociaux leur ont donné une ampleur et par extension une dangerosité inégalée. Ces pratiques se sont encore amplifiées avec la multiplication des «deepfakes» grâce à l’intelligence artificielle (IA).
Les sociétés démocratiques et leurs gouvernements sont souvent déstabilisés par ces phénomènes, au point d’être parfois tentés d’ignorer quelques principes fondamentaux pour y répondre et notamment par une remise en cause excessive, lorsqu’elle n’est pas inefficace, du premier d’entre eux, la liberté d’expression.
Dessin : Mykaïa (France)