Répression au Soudan, 30 ans après Tiananmen

Cette semaine, on se souvient avec une émotion grave de la tragédie de Tiananmen qui, il y a 30 ans, le 4 juin 1989, avait tué les aspirations démocratiques de la jeunesse chinoise en massacrant des centaines ou des milliers d’étudiants (le chiffre n’a jamais été officiellement établi).

Cette semaine aussi, la révolution civile et pacifiste qui a fait tomber le dictateur soudanais Omar El-Béchir en avril dernier, et la transition démocratique que le monde espérait, semble tourner court : lundi 3 juin, des forces paramilitaires ont violemment réprimé les citoyens, rassemblés en sit-in devant le quartier général de l’armée, à Khartoum. Bilan : plus d’une centaine de morts.

Les manifestants restent mobilisés en refusant tout accord avec l’armée et en appelant à la désobéissance civile pour sauver la révolution, tandis que le Conseil de sécurité peine à s’accorder sur un texte dénonçant cette répression sauvage (veto de la Chine et de la Russie). Combien de morts faudra-t-il encore attendre pour éviter un nouveau bain de sang?

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