Septembre 2015
En mai 2015, le dessinateur de presse jordanien Osama Hajjaj reçoit plusieurs menaces de mort de la part de Daesh, sur les réseaux sociaux et par mail, à la suite de dessins qu’il a réalisés.
Les menaces de mort envoyées par l’organisation État islamique débutent après qu’Osama a publié dans son journal (Al Rai) et sur Twitter un dessin dans lequel il voulait dénoncer l’oppression des femmes dans les pays où s’applique la charia. Les menaces se poursuivent après la publication d’autres dessins, notamment un dessin représentant un terroriste se prenant en selfie avec des têtes qu’il vient de décapiter, un second où il fait parler Dieu, et un autre où il prône la science plutôt que les « laveurs de cerveau ».
Le contexte dans lequel travaillent les dessinateurs de presse n’est pas simple au Moyen-Orient. En effet, la situation de la liberté de la presse demeure critique, entre répressions étatiques et intimidations de la part de certaines parties de la population et de Daesh. La Jordanie n’arrive qu’en 143ème position dans le classement mondial de la liberté de la presse 2015 de Reporters sans Frontières. Etre dessinateur de presse dans une telle région présente donc des risques, et trop souvent l’exercice de ce métier s’avère être dangereux.
Osama a par ailleurs été forcé par son actuel employeur, l’agence de pub Rubicam & Young Advertising, à signer une lettre dans laquelle il s’engage à ne pas publier de dessins sur la religion et sur la politique. Lorsque son journal Al Rai a fait faillite, sa seule source de revenus est devenue cette agence. Malgré tout, Osama n’a pas renoncé à dessiner et à s’exprimer à travers ses dessins.