Paris, le 11 février 2022
Badiucao signe une nouvelle exposition engagée, dénonçant les dérives autoritaires du gouvernement chinois durant les jeux olympiques d’hiver de Beijing.
Le 1er février 2022, le dessinateur chinois Badiucao a lancé la collection « Beijing 2022 Olympics » appelant au boycott des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin 2022 en raison des violations des droits de l’homme du gouvernement chinois.
Cette collection est le fruit d’un travail réalisé lors de la résidence d’artistes « Art in Protest » de la « Human Rights Foundation » à laquelle le dessinateur a participé en 2021, 10% des gains de cette exposition sont reversés au programme Art in Protest. La série est constituée de cinq œuvres représentant un sport olympique : le biathlon, le curling, le hockey, le patinage artistique et le snowboard, détournés pour dénoncer « l’oppression du peuple tibétain par le PCC, le génocide ouïghour, le démantèlement de la démocratie à Hong Kong, les systèmes de surveillance omniprésents du régime et le manque de transparence entourant la pandémie de COVID-19.» comme l‘écrit Badiucao. La collection est visible en ligne et également dans les rues de plusieurs grandes villes, comme Miami et Prague.
Relayée et appropriée par beaucoup, elle a aussi fait l’objet de vives critiques venant de Chine et d’ailleurs. En Australie, pays de résidence de l’artiste, une entreprise de panneaux publicitaires a choisi de ne pas héberger l’exposition de peur de représailles chinoises. A Washington, un président d’université a voulu censurer le travail de Badiucao, affiché dans son établissement par des étudiants, car offensé par le caractère raciste des œuvres, comme il a écrit. Il s’est rétracté après avoir appris qui était l’auteur de ces œuvres et leurs sens. Malheureusement ce n’est pas la première fois que le travail de l’artiste dissident chinois fait l’objet de tentatives de censure. Encore récemment en novembre 2021, l’ambassade de Chine à Rome a fait pression sur un musée à Brescia (Italie) pour qu’une des expositions de Badiucao ne soit pas présentée, mais le musée n’a pas cédé à la pression.
Une fois de plus l’art du dessinateur lauréat du prix « Robert Russell Courage in Cartooning Award » ne laisse pas indifférent mais Cartooning for Peace aspire à ce que le droit à la liberté d’expression de son auteur et de celles et ceux qui en font la promotion soit respecté.