En 2022, depuis le début de la guerre d’agression lancée par la Russie contre l’Ukraine, au moins 12 journalistes et professionnels des médias ont été tués et 21 autres ont été blessés dans l’exercice de leur profession. Cette guerre s’est déroulée dans un contexte de détérioration continue de la liberté de la presse en Europe, marquée par une augmentation importante du nombre de journalistes en détention, selon le rapport annuel 2023 des organisations partenaires de la Plateforme du Conseil de l’Europe pour renforcer la protection du journalisme et la sécurité des journalistes.
Publié sous le titre « La guerre en Europe et le combat pour le droit d’informer », le rapport examine les principales menaces qui pèsent sur la liberté des médias en Europe et adresse des recommandations au Conseil de l’Europe, à l’Union européenne et à leurs États membres sur les mesures à prendre pour améliorer la situation.
Cartooning for Peace a le plaisir de l’illustrer avec une quinzaine de dessins issus de sa cartoonothèque : Kazanevsky (Ukraine), Amorim (Brésil), Tjeerd Royaards (Pays-Bas), Bado (Canada), Migue (Cuba), Marco de Angelis (Italie), Côté (Canada), Mate (Argentine), Hall (États-Unis), Sherif Arafa (Égypte), Kap (Espagne), Mana Neyestani (Iran) et Chubasco (Mexique).
Tout au long de l’année 2022, la plateforme a publié 289 alertes pour signaler des menaces ou de graves atteintes à la liberté des médias survenues dans 37 États, où des journalistes ont été assassinés, emprisonnés, agressés, harcelés juridiquement et victimes de campagnes de diffamation. Ce chiffre comprend les alertes qui concernent la Russie, puisque les organisations partenaires ont décidé de continuer à surveiller la situation de la liberté des médias et les agressions de journalistes après son expulsion du Conseil de l’Europe en mars 2022.
Le rapport de la plateforme examine en détail la répression du journalisme indépendant en Russie et dans les territoires occupés en Ukraine et consacre un chapitre particulier au Bélarus.
Les autres questions examinées dans le rapport sont la mise en place d’une législation qui restreint le travail des journalistes, la surveillance des communications des journalistes, les fausses informations et la désinformation, le détournement du système judiciaire pour réprimer ou intimider les journalistes, les poursuites stratégiques visant la mobilisation publique (SLAPPS), la pression exercée sur les médias de service public et les cas de confiscation des médias.
Le rapport fait état de l’absence persistante de progrès dans la résolution de 35 cas d’impunité pour des agressions de journalistes toujours présents sur la plateforme, dont 26 cas de meurtres.
La Plateforme du Conseil de l’Europe pour renforcer la protection du journalisme et la sécurité des journalistes a été établie par le Conseil de l’Europe en 2015, en coopération avec d’éminentes ONG internationales qui œuvrent dans le domaine de la liberté d’expression et des associations de journalistes, afin de fournir des informations susceptibles de contribuer au dialogue avec les États membres sur les mesures de protection ou les remèdes possibles.