Cela fait plus de 5 mois que le dessinateur Jamón y Queso a été arrêté à Malabo, capitale de Guinée équatoriale, et mis derrière les barreaux de la prison de Playa Negra, tristement célèbre pour être l’une des pires geôles du continent.
Co-auteur d’une bande dessinée tournant en ridicule le président Obiang, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 1979, le caricaturiste est officiellement accusé de blanchiment d’argent. Alors que les preuves semblent fabriquées de toute pièce et que le procès de Ramón commence ce mardi 27 février, les agissements récents du gouvernement tendent surtout à montrer qu’il cherche à faire taire l’un des derniers symboles de la liberté d’expression de ce petit pays entre le Cameroun et le Gabon. La semaine dernière, le procureur général a ainsi requis la peine de mort contre 147 militants du premier parti d’opposition.
Les relations entre la France et la Guinée équatoriale sont tendues depuis que la justice française a condamné le vice-président, fils de Obiang, dans l’affaire dite des « biens-mal acquis », l’accusant d’avoir frauduleusement bâti en France un patrimoine de plusieurs dizaines de millions d’euros. L’Union européenne annonce par ailleurs s’inquiéter de la forte détérioration de la situation des droits de l’homme dans le pays, un des plus gros producteurs de pétrole d’Afrique subsaharienne, mais dont la grande majorité des 1,2 million d’habitants vit dans la pauvreté.
Cartooning for Peace et les dessinateurs de presse du monde entier se mobilisent aux côtés de Reporters sans Frontières et des organisations de défense des droits de l’homme pour soutenir Ramón. Une pétition est en ligne ici.
Mise à jour du mardi 27 février : toutes les charges contre Ramón ont été abandonnées.
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