Donald Trump a signé vendredi 14 mars un décret qualifiant d’ « activité inutile de la bureaucratie » l’Agence des États-Unis pour les médias publics américains diffusant à l’international (USAGM). Cette décision entraîne des coupes budgétaires drastiques pour les médias de l’agence, notamment Voice of America, Radio Free Europe et Radio Liberty. Historiquement, ces médias avaient pour but de lutter en Europe contre la propagande nazie, puis soviétique, et opèrent toujours aujourd’hui à travers le monde entier, y compris dans des pays où la presse est muselée.
L’attaque contre les médias publics à l’étranger s’inscrit dans une offensive générale du mouvement MAGA contre la presse. Au nom d’une vision alambiquée de la liberté d’expression, Donald Trump fait en réalité la chasse aux opinions qui ne lui conviennent pas. Certaines agences de presse, à commencer par Associated Press, n’ont plus accès à la Maison blanche et à Air Force One, au profit d’agences plus conciliantes. Le fact checking a été supprimé sur les réseaux sociaux de ses amis Zuckerberg et Musk. Depuis le 14 mars, les médias publics nationaux craignent eux-aussi pour leur financement. Au cours des dix dernières années, les États-Unis n’ont cessé de chuter au classement de la liberté de la presse de RSF qui dénonce « l’abandon du rôle historique des États-Unis en tant que défenseur de la liberté de la presse. »
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